20110514

les matins de toutes ma vie se superposent et explosent aujourd'hui.
une odeur de mandarine qui s'échappe d'entre mes ongles et le flanc du chat que je caresse.
un parfum d'iode, des visions de filets, un port, dont je ne me souviens pas.
Où était cet endroit où il faisait toujours bon? J'aimerais m'y installer, les hanches calées sur les tables en bois des petites terrasses, la tête nichée dans mon bras replié sur les bateaux, les doigts de pied dans les fenêtres et les portes des immeubles minces et à peine hauts, qui reposent les uns sur les autres. Les cheveux dans l'eau, comme des algues.
Où était ce petit port?
Mais aussi des odeurs aigres de vomissures et de vin mêlées, l'acidité du matin, les matins d'après-midis, les matins dormis, incapable de me souvenir de tous les matins, juste quelques-uns et la vie blessée.
et maintenant odeur de soleil, d'air dégagé, l'été, même à Paris, tout l'air du monde.

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